Peut-on faire un bilan de compétences pendant un arrêt maladie ?

Un arrêt maladie est souvent une période de pause forcée, propice à l'introspection. Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur leur avenir professionnel et envisagent un bilan de compétences. Mais est-ce compatible avec un arrêt de travail ? La réponse est oui, cette démarche est tout à fait possible et légalement encadrée. Elle nécessite cependant de respecter des conditions strictes, notamment l'obtention de l'accord du médecin traitant et l'information de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM). Cet article détaille le cadre légal, les conditions à remplir et les bénéfices d'une telle démarche pour votre reconstruction professionnelle.

Le cadre légal du bilan de compétences en arrêt maladie

Contrairement à une idée reçue, un salarié en arrêt de travail n'est pas contraint à une inactivité totale. Il doit simplement s'abstenir de toute activité non autorisée. Le bilan de compétences fait partie des actions de formation professionnelle continue autorisées sous certaines conditions.

La base légale se trouve dans l'article L323-3-1 du Code de la sécurité sociale. Ce texte stipule que le versement des indemnités journalières peut être maintenu si, avec l'accord du médecin traitant, l'assuré suit une action de formation, d'évaluation, ou d'accompagnement à la création d'entreprise. Le bilan de compétences entre pleinement dans cette catégorie.

Il est également essentiel de respecter l'obligation de loyauté envers son employeur. Le bilan ne doit pas nuire à l'entreprise ni être une activité concurrente. Étant une démarche personnelle et confidentielle, ce risque est quasi inexistant.

Les conditions impératives à respecter

L'accord indispensable du médecin traitant

C'est la pierre angulaire de la démarche. Sans l'aval de votre médecin, impossible d'avancer. Il doit considérer que le bilan de compétences est non seulement compatible avec votre état de santé, mais qu'il peut même contribuer positivement à votre rétablissement. Comprendre l'importance de cet accord du médecin traitant est donc primordial. Cet accord doit être formel, idéalement par un écrit que vous pourrez transmettre à la CPAM.

L'information de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM)

Une fois l'accord médical obtenu, vous devez informer votre CPAM de votre projet de bilan de compétences. Cette démarche est cruciale pour garantir le maintien de vos indemnités journalières. Vous devrez généralement fournir une attestation de l'organisme de formation et l'autorisation de votre médecin. La CPAM vérifiera la compatibilité de l'action avec votre situation, comme le précise le site Ameli.fr.

Absence de rémunération pour le bilan

Le bilan de compétences ne doit pas être une activité rémunérée. Cela ne signifie pas qu'il doit être gratuit. Il peut être financé par différents dispositifs comme le Compte Personnel de Formation (CPF), Pôle Emploi ou des fonds régionaux. L'important est que vous ne perceviez pas un salaire ou une gratification pour le temps passé à réaliser ce bilan.

Pourquoi envisager un bilan de compétences pendant un arrêt maladie ?

Un arrêt de travail, particulièrement lorsqu'il est lié à un surmenage, est un signal fort que quelque chose ne fonctionne plus dans sa vie professionnelle. C'est une période qui permet de prendre du recul et de s'interroger sur ses aspirations profondes.

  • Prendre du recul : L'éloignement temporaire du milieu professionnel aide à analyser sa situation avec plus d'objectivité.
  • Redonner du sens : Le bilan permet de clarifier ses compétences, ses motivations et de définir un projet professionnel aligné avec ses valeurs.
  • Préparer l'avenir : Il s'agit d'une démarche proactive pour préparer un retour au travail plus serein, que ce soit dans le même poste, une nouvelle fonction ou une reconversion.

Pour beaucoup, cette démarche est une étape clé pour rebondir après l'épuisement. Il est toutefois essentiel de bien distinguer la démarche de bilan d'un soin thérapeutique : le bilan se concentre sur la sphère professionnelle, tandis que le soin traite de la santé psychique.

Démarches pratiques : comment s'y prendre ?

Si vous êtes convaincu(e) par la pertinence d'un bilan de compétences durant votre arrêt, voici les étapes à suivre :

  • 1. Consulter votre médecin traitant : Discutez de votre projet avec lui et sollicitez son accord écrit.
  • 2. Choisir un organisme : Recherchez un centre de bilan de compétences certifié Qualiopi, garant de la qualité de la prestation.
  • 3. Monter le dossier de financement : Activez votre Compte Personnel de Formation (CPF) via le site officiel Mon Compte Formation ou explorez d'autres pistes de financement.
  • 4. Prévenir la CPAM : Envoyez un courrier ou utilisez votre compte Ameli pour informer votre caisse, en joignant l'accord du médecin et les informations sur le bilan (organisme, dates).
  • 5. Informer son employeur (facultatif) : Si le bilan est réalisé sur votre temps personnel (ce qui est le cas en arrêt) et financé par votre CPF, vous n'avez aucune obligation d'en informer votre employeur. La démarche est entièrement confidentielle.

En conclusion, réaliser un bilan de compétences pendant un arrêt maladie n'est pas seulement autorisé, c'est souvent une démarche salvatrice et constructive. En respectant scrupuleusement le cadre légal – accord médical et information de la CPAM –, vous pouvez transformer cette période de pause en un tremplin pour un avenir professionnel plus épanouissant et serein.

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L'essentiel à retenir

  • La réalisation d'un bilan de compétences pendant un arrêt maladie est légalement possible et encadrée par le Code de la sécurité sociale
  • L'accord écrit du médecin traitant est une condition non négociable pour maintenir les indemnités journalières
  • La Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) doit être informée de la démarche, qui ne doit pas être rémunérée
  • C'est souvent une étape constructive pour la reconstruction professionnelle, notamment en cas de burn-out.